. Première rencontre, premières impressions… .

Le pion, Jake Swenn, ou Jake Swell, elle ne s'en rappelait plus, avait conduit Gabriella dans son dortoir, qu'elle partageait avec une certainte Anna. Anna Lowel. Dans son for intérieur, elle espérait ne pas se faire trop d'ennemis ici, et s'attendait donc à entretenir des liens plutôt amicaux avec Anna.
Breff, Anna n'étant pas là, Garbo s'efforça de ne plus y penser.
Le dortoir était une pièce assez vaste, "découpée" par quatre espaces personnels. Dans chaque espace personnel, il y avait un lit, une table de nuit, un bureau et un placard pour les vêtements. Dans le couloir, une porte juste à côté de la porte de chambre, donnait sur une petite salle de bain. *
Garbo s'approcha du deuxième lit au-dessus duquel trônait le placard et entreprit d'y ranger ses vêtements. Puis elle mit son cadenas sur l'ouverture du placard, au cas où, suivant une de ses pultions paranoïaques.
Après quoi elle bourra son sac sous son lit.


Elle s'affala ensuite sur ledit lit en fermant les yeux, exténuée. À l'intérieur de la taie d'oreiller, elle avait dissimulé ses petits dadas, à savoir deux ou trois barrettes de shit, de la beuh et du LSD (ainsi que de l'héroïne et quelques cachets d'ecstasie).
Dans son soutien-gorge, elle avait mis comme d'habitude, son couteau à cran d'arrêt, au cas où également.

Comment avait-elle PU en arriver là ? Dans Londres, elle était plutôt "connue" dans son milieu. Elle n'avait que dix-sept ans, mais elle proposait des chances que des ados ne connaissaient même pas. Tout son business, toute sa réputation, était tombé en miettes...

- Oh, Brian, que dois-je faire ? se demanda-t-elle tout haut en sortant la photo, qu'elle regarda un certain moment avant de la glisser dans un cadre et de la poser sur la table de nuit.
Il souriait, dessus. Il était sobre, net. Ça ne lui arrivait pas souvent, je dois le dire. Il était si beau, si… Fort.

- Même si des kilomètres, des dizaines et des dizaines de kilomètres, nous séparent, tu sais que jamais je ne cesserais de penser à toi. Mon Amour…… murmura-t-elle en regardant la photo une fois encore.

° J'espère qu'ils ont de l'éther ici.! J'ai oublié d'en prendre en partant… °



HJ // * Description de la chambre TRÈS librement inspirée de Lost & Delirious. \\ HJ

Les yeux toujours fermés, Gabriella avait entendu quelqu'un arriver et marcher très bruyamment en grognant. Instinctivement, elle avait sorti son couteau et regardait la pauvre créature affalée sur le lit voisin, crachotant des inepties à propos de morphine.

° Eh ben. Si c'est elle, Anna Lowel, c'est bien parti. ° pensa-t-elle sans grand enthousiasme.

La fille ne l'avait pas remarqué. Garbo la dévisagea extravagemment avec dédain, et attendit que la fille ne réalise où elle se trouvait, et qu'elle n'était pas seule.
Soudain, cette dernière dit les mots "vendeur de shit" et "regardait" (farfouillait serait plus juste) dans son décoletté, à la recherche d'un quelconque objet.

° Tiens tiens… Les affaires pourraient-elles reprendre, même en maison de rééducation ?… ° se demanda-t-elle, un sourire en coin, le sourcil haussé.
Garbo rengaina son cran d'arrêt et le rangea dans son soutien-gorge, puis, elle se tourna vers la fille qui venait de remarquer sa présence et qui lui cracha littéralement à la figure :

- Mais t'es qui toi ? … Et m'regarde pas comme ça, je suis pas folle !
- Excusez-moi, mais je crois que vous avez loupé le moment où, enjouée, on dit "Bonjouuuur!!". À moins que vous ne soyiez trop claire pour vous en rendre compte. Quoi qu'il en soit, si vous réfléchissiez à ce que vous faisiez, vous vous rendriez compte que parler toute seule est une signe d'une personne pas très nette (ce que vous êtes visiblement). Alors maintenant, ma question est la suivante : pourquoi êtes-vous là puisque ; a) vous êtes totalement larguée (ou du moins vous en avez méchamment l'air), et b) si vous étiez Anna Lowel, ma seule colocataire, vous vous seriez vautrée sur son lit, là-bas [Pointe du menton.] , et non pas ici ?
Et, au passage, il me semble que je pourrais avoir de quoi remédier à votre manque de morphine… Mais cela ne regarde que moi, à vous de choisir…

Garbo avait fini sa phrase en sortant de la taie d'oreiller, de l'héro, du LSD et de l'ecstasie, en gardant un air totalement innocent.

Sadie, les yeux perdus dans le vague, essayant de se concentrer sur quelque chose de fixe, c'est-à-dire ici la tête de son interlocutrice. Cette dernière se mit à lui balancer un baratin de douze kilomètres, dont elle ne comprit que deux mots sur dix, et dont la plupart furent oubliés en quelques secondes. Enfin la jeune fille avait à peu près compris la question qui voulait dire, en gros : "qu'est-ce que tu glandes dans ma piaule alors que t'es pas Anna Lowel". Tiens, Anna Lowel. Elle la connaissait, elles avaient échangés quelque petites poudres et pailles et seringues joyeusement...

"Je me suis trompée de piaule, espèce de pipelette. Et j'connais Anna, elle est bonne. Euh, sympa. Ouais, sympa."

*Bravo, applaudissements (pas trop fort j'ai mal au crâne) pour Sadie Borden qui sait passé pour une perverse en moins de deux minutes après le début d'une conversation...*

Sadie, se frotta la tête, puis se souvint de l'allusion sur la drogue.

*Génial, une dealeuse.*

"Écoute moi bien, j'vous connais, bande de crevards de merde, vous coupez la drogue, après on est mort, dépendants, tu me prend pour une conne hein, dégage je veux pas de ta merde trafiquée."

Sadie ne se rendit compte que quelque secondes après sa tirade anti-deal qu'elle venait une fois de plus de passer pour une schizophrène paranoïaque.

"Oh et pis tu m'énerves !"

Garbo, en entendant la fille lui dire que sa drogue était traficotée, éclata littéralement de rire. Elle en avait même mal au ventre.

- Ça mon chou, c'est d'la beuh fait maison. [Sort un paquet d'herbe et lui montre] J'ai planté moi-même, quand les flics sont venus faire une descente chez moi, mes pieds faisaient plus d'un mètre.
Enfin, si tu veux même pas y goûter avec moi, libre à toi. Moi en tout cas, j'me fait une ligne.

Ce disant, elle s'agenouilla devant son bureau avec sa coke et se fit, d'une main experte, une belle ligne de poudre. Après quoi elle prit sa paille et, bouchant sa narine gauche d'un doigt, aspira toute la ligne.
Elle se tint le nez, ça l'irritait quelque peu.

* Comment je peux refaire une chose pareille… M'enfin, c'est pas le moment de me faire des ennemis…
Pour Brian. Je le fais pour Brian. *

Depuis le début, elle tournait le dos à la fille, qui n'avait pas bougé et la regardait faire. Soudain, elle se retourna et la fixa, l'œil torve.

- Tu veux encore me voir consommer d'la drogue traf… traquifiée… trafié… euh… Pas nette ?

Elle prit deux cachets de LSD et les avala tout rond. Ouwh. Elle devait s'allonger. Les bras étendus de chaque côté de son corps, prise d'un rire sans fin, elle restait là, allongée sur un lit mal fait. Un pur cliché de défoncée.

Sadie la regarda d'un air hautain, sortant sa daube. Elle n'allait pas le faire, elle allait se dégonflé, comme d'habitude.

"De la coke ? Mais tu me prends pour une milliardaire ou quoi ?"

Sauf que la dealeuse ne se dégonfla pas. Et se fut sous le regard choqué de Sadie que la jeune femme se sniffa une ligne, puis se bouffa deux sachets qui contenaient des cachetons d'LSD.

"Mais t'es cinglée !"

La jeune fille se jeta sur l'espèce de cinglée qui se shootait sans raison, et qui était maintenant dans le piteux état de rire comme une dingue sur un lit.

"Tu veux vraiment te faire jarter d'ici toi ! Mais t'es totalement cinglée !"

Puis, son regard vagabonda sur la réserve de la demoiselle. Cette inconsciente était dans un délire, et ne semblait pas se rendre compte de sa présence. Sadie lui fit un sourire amicale et lui tapota la joue.

"Oui, c'est ça ma grande, dodooooo...Allez, gouzi-gouzi, dodo..."

Elle s'éloigna du lit discrètement, et mit sa main dans la planque de la dealeuse anonyme. Elle trouva rapidement la poudre d'un blanc cassé qu'elle recherchait tant. Elle en fourra deux paquets dans son soutien-gorge, puis y ajouta quelques champignons. Elle se dégagea très vite de la planque, et fit comme si de rien n'était. Mais bientôt, son mal de crâne se réveilla, et une puissante envie de dormir la submergea. La jeune Junkie se traîna vers le lit qu'elle occupait deux minutes avant, puis s'assoupit. Les bras croisés sur ses seins.

Sadie, la tête dans le cul, le cul dans le brouillard, en ayant la vague sensation, qu'une tornade faisait les dix-milles pas dans la chambre.

*Ma têêêête putainn...*

L'espèce de furie, totalement remise de son shoot accéléré, faisait des allers-retours de son lit au milieu de la pièce, elle faisait des tours puis recommençait. Sadie était en train de se demander si cette fille n'était pas totalement démente quand ladite fille l'empoigna...Et lui mit la main dans le soutien-gorge.

"MAIIIIIIS !!! Tu fais quoi là ?!!" Hurla t-elle. Se fut un très beau mélange de cris d'effroi et de douleur, qui donnait un résultat plus que surprenant.

L'inconnue lui expliqua d'un ton très flippant qu'il fallait payer pour avoir la drogue. Et elle lui fit bien sentir que le mot "payer" ne signifiait pas que "argent". L'ombre d'un sourire apparu sur le visage outré de la jeune demoiselle.

"Dis donc chérie, tu me met la main dans le décolleté t'as bien de la chance que je te demande pas de payer pour ça. Parce que me prend pas pour une conne, soit t'es vraiment naze et tu sais pas visé, soit t'en a profité pour tâté le terrain."

Cette fois-ci, Sadie souriant vraiment. Un sourire de barge, sadique (pasdejeuemotsavecsonprénommerci) et un chouïa pervers. Elle s'assit sur le lit, son regard se baladant ouvertement sur le corps de sa camarade. Puis elle se leva, fit plusieurs pas, jusqu'à se retrouver tout près de la dealeuse.

"Laisse moi deviner, t'as fait le tapin. Tu sens la pute à des kilomètres à la ronde."

Sadie eut un sourire coquin. Ainsi donc elle ne sentait pas la rose ? Bien sûr que non, elle sentait la catin, comme la moitié des filles du pensionnat. Elle fit un pas de plus et colla brusquement la dealeuse au nom inconnu contre le mur.

"Si tu savais comme je m'en tape que tu sois une catin. À vrai dire ça m'arrange. Je sens la même odeur que toi poupée, alors je sais pas vraiment qui c'est qui va céder en premier..."

Tout en disant ces mots Sadie avait rapproché son visage de celui de sa très intéressante interlocutrice. Elle lui fit un sourire plein de sous-entendu (sisi c'est possible) et approcha ses lèvres de son oreille.

"Et la catin aurait-elle un nom ?" murmura t-elle d'une voix suave.

HJ // Je passe le truc érotique hein. \\ HJ

Une heure après, Sadie dormait paisiblement sur le lit de Garbo, qui se réveilla enfin de son coma (= sommeil). Elle se dépêcha de s'habiller, Sadie toujours endormie.
Garbo se roula rapidement un petit joint, d'une main experte (même si elle ne consommait pas souvent, elle roulait pour faire tester à ses clients). Elle hésita longuement avant de l'allumer, là, maintenant, tout de suite. Elle ne voulait pas que Sadie se réveille à cette heure-ci.

Cette heure d'ébats intensifs lui revint en mémoire. Elle se demandait comment elles allaient se comporter l'une envers l'autre, après cette "expérience". Pour sûr, Gabriella était habituée (très habituée) au "sport de chambre", comme l'appelait finement Sadie, mais là… Elle devait l'avouer, c'était sa première fois avec une fille. Elle n'aurait sû dire pourquoi, mais quelque chose chez Sadie l'excitait et l'attendrissait. Peut-être était-ce son visage d'enfant et ses manières rustres… Elle n'en savait trop rien, et pour tout dire : elle s'en tamponnait.

Elle décida finalement d'allumer son joint. La première latte était toujours la meilleure. Elle recracha des ronds de fumée et s'adossa contre le bord de son lit, complètement posée.

Garbo en était là quand Sadie se mit à remuer…

Sadie, qui était du genre "je baise-je dors", fut fidèle à son slogan (d'toilette) et s'endormit comme une souche quelque minutes après leurs échange. Bien sûr se n'était pas sa première fois avec une fille, vu ses tendances lesbiennes qui se déclarèrent très tôt. Mais de manière aussi étrange, jamais. Enfin, elle était habituée aux rapports un peu bizarres. Elle avait expérimenté la caissière dans l'entrepôt d'un supermarché, la sortie un peu trop arrosée d'une fête qui se finissait sur les poubelles d'un coin de rue, etc, etc. Mais couché avec une dealeuse qui l'avait pratiquement tabassée pour récupéré de la cam volée, alors là, non. Bien sûr, elle avait plusieurs fois bien faillit se faire violée par des dealers mais son canif dissuadait généralement les téméraires.
Sadie émergea quelques temps plus tard. Elle découvrit son amante d'une heure se fumant un gros bédo. Un sourire en coin, la jeune droguée chercha son boxer et son tee-shirt, enfin de quoi être à-peu-près décente (oui, folle mais pas exitibi...triste), puis s'assit près de Garbo.

"Je crois que je mérite bien une ou deux taffes sur ton joint après ça." Dit-elle avec un sourire malicieux.