Se défoule comme elle peut.

Sadie avait revêtue un sweat noir et enfilée un large jean pour aller se défouler. Les gens lui tapait sérieusement sur le système nerveux, ici. Entre les gamines de treize ans qui la suppliait de leurs apprendre à fumer, les pervers qui faisaient comme à leur habitude chier le monde, et cet albinos déplumé définitivement schizophrène, elle commençait sérieusement à péter ses câbles. D'ailleurs elle détestait le sport. Que fichait-elle là ?
La jeune fille se dirigea d'un air mauvais vers un punching-ball.

*Pauvre de lui...*Songea t-elle sournoisement.

Sadie s'approcha doucement devant, puis donna un violent coup de pied vers le milieu du sac. Elle répéta se geste une dizaine de fois, puis le frappa avec les poings, de plus en plus fort. La jeune droguée sentait la sueur perler son front pâle, et ses membres endoloris lui criait de se calmer. Mais les coups étaient toujours aussi violents, toujours aussi durs. Enfin, après une dizaine de minutes à se défouler sur cet innocent punching-ball, Sadie se laissa tomber sur un des nombreux tapis de gymnastique. La respiration saccadée. Enfin, la jeune fille sortit de sa poche son mp3 et monta le son au maximum. Elle ferma les yeux et commença à somnoler, sans entendre la lourde porte s'ouvrir...

Carmen regarda la fille avec un air de dédain. Non seulement elle avait bousillé le poste, mais en plus elle avait carrément flingué son CD. Son épaule, bien que la blondasse ne l'aie que frôlée, était marquée d'une empreinte rougeâtre.
Prise de colère, elle décida cependant de faire preuve de maturité, pas comme l'autre abrutie, et ne se laissa pas dominer par ses émotions. Elle renifla d'un air entendu et dit d'un ton glacial :

"Il n'y a stipulé nulle part qu'une salle appartient à quelqu'un dès lors que celui-ci y est entré. Et parle-moi autrement s'il te plaît, si tu n'es pas jolie, sois au moins polie. Mais il est vrai que je dois trop t'en demander, vu tes prestations à la cantine et partout où tu as été... Je dois dire que tout le monde te connaît maintenant, même si ce n'est pas forcément de la manière que tu aurais voulu."

Elle eut un rire faux, un rire aussi chaleureux qu'un iceberg. Elle regarda l'état du pauvre poste de radio-cd et fit remarquer :

"Je pense que tu vas devoir le rembourser, il est complètement défoncé. Joli travail." avait-elle ajouté d'un ton faussement appréciateur.

Décidément, cette jeune fille ne l'inspirait en rien. Elle était vulgaire et complètement dénuée de tout intérêt. Déjà, pour sombrer dans la drogue, il ne fallait pas être très intelligent... Et une histoire de meurtre n'en était sûrement pas la cause. On se drogue parce qu'on le veut, point. Carmen n'était vraiment pas d'humeur à se prendre la tête, ce soir-là, et fit de son mieux pour rester calme, aussi, si la jeune fille s'accrochait, elle n'allait pas à connaître ce que c'est d'être en colère. Mena ausculta son épaule.

"La prochaine fois, tu éviteras de me salir, s'il te plaît, j'ai pris ma douche il n'y a pas longtemps." avait-elle dit.

Elle alla prendre la vans de la blondasse et la jeta par la fenêtre, le plus loin possible. Ce fut un lancer assez réussi puisque la chaussure, si on pouvait appeler ça en tant que telle, s'était propulsée à plus de vingt mètres.

"Démerdes-toi."

[Wow, limite 20 lignes, c'est que je m'améliore moi xD]

Sadie regarda la petite traînée avec dégoût. Elle la laissa raconter son baratin inutile et bourge à la limite du supportable, en serrant les poings. Puis, ravalant cette vague de haine qui ne lui donnait envie que de lui exploser le crâne contre sa glace, elle se força à lui adresser un sourire méprisant.

"Écoute ma chérie, moi je me trouve très jolie, et c'est pas parce que toi t'es obligée de te faire sauter pour qu'on t'apprécie qu'il faut que tu me rabatte tes frustrations de merde. Ensuite je ne crois pas que tu sois ma mère, bien que dans ce cas là tu aurais finis dans la tombe et ç'aurait été préférable, alors je parle encore comme je veux tu vois. Moi au moins je porte pas du Daim et je me fais pas passer pour une pauvre fifille à la rue alors que je me paie des New-Rock. New Rock que tu ne sais même pas accorder avec les bons vêtements d'ailleurs. Tu salis toute la beauté de ces chaussures. Tu veux que je continue dans mon monologue ou ça te vas ?"

Elle lui fit un doigt d'honneur après une courbette faussement respectueuse. Carmen savait beaucoup de choses sur elle, mais son passé de catin n'apparaissait pas dans son dossier (le miracle fait avec un peu d'imagination, une machine à écrire et les clés du bureau de la directrice). Les yeux de la Junkie se posèrent sur les "jolis" chaussons de la pseudo-danseuse.

"Et t'en fait pas pour ma godasse. Regarde."Dit-elle en enlevant l'autre pour la balancer à son tours par la fenêtre."Par contre t'as intérêt à bien cacher tes petites merdes de danse, parce qu'on se partage un dortoir et qu'il se pourrait bien qu'elles se retrouvent au feu. Okay ?"

Sadie arrêta de sourire et tourna les talons, se dirigeant vers son bien-aimé punching-ball, tout en remettant ses écouteurs dans ses oreilles.

"Et puis pour le poste, t'en fait pas pour ça. L'albinos schizophrène qui répare les trous qu'il fait dans les murs doit sans doutes avoir une chaîne. Et puis pour ton CD, ne me remercie pas, s'était un geste pour la sauvegarde de la bonne musique."

Le feu bouillonnait dans le corps de Carmen. Elle avait laissé cette petite garce déballer ses conneries, mais là, c'en était trop. Ses pauvres petites remarques futiles n'intéressaient guère Mena, qui fut prise d'un rire démoniaque, aussi soudainement qu'il commença à pleuvoir. Son rire, toujours aussi froid et rigide qu'un cadavre, devenait démentiel. La colère emportait Carmen et la mettait dans une situation de folie. Des larmes coulaient le long de son visage fin, c'était toujours ainsi quand la jeune fille était en colère.

"Tu ne sais rien de moi. Tu critiques mes pompes, tu me dis qu'elles font bourge, mais sache qu'on me les a offert. Un client plutôt aisé qui était satisfait des services que je lui rendais. Alors quand on ne sait pas..."

Elle lui laissa le plaisir de terminer la citation. Elle encaissa la remarque que la blondasse avait fait sur ses chaussons de danse, esquissant un sourire malsain, mais ne toléra pas l'allusion faite à propos de Jésus-Judas. Une vague de colère intense emplit le coeur de la jeune fille, instantanément. Prise d'une rage incontrôlable qui la faisait trembler, elle se dirigea vers le blonde et lui administra une gifle puissante. Il ne fallait pas se fier aux apparences. Carmen paraissait frêle et maladive, mais elle n'en était pas moins forte. Les ongles de la jeune fille laissèrent une grosse griffure sur le visage de la droguée. Carmen émit un grondement, un grondement qui terrorisa son interlocutrice.

"Ouvre ta sale grande gueule encore une fois et je te jure que je te le ferai payer." Avait-elle dit, menaçante.

[Hey mais arrêtez de croire que tout ce que vous faîtes traumatise Sadie. Elle en a vue d'autre oO ]

Sadie ne se retourna pas pendant que l'autre brunasse lui racontait sa vie, mais eut un sourire victorieux.

"Ta vie sexuelle ne m'intéresse tout simplement pas, chérie."Dit-elle d'un ton clairement cruel."Et c'est pas la peine de chialer hein."

Elle continuait son chemin, quand l'espèce d'hystérique lui assena une gifle brutale. Sadie chancela sous le coup, puis effleura sa joue endolorie qui saignait. Carmen poussa un cri qui ressemblait à un feulement de chat se coinçant la queue dans une porte, qui fit sourire la jeune droguée.

"Oooh l'albinos lobotomisé c'est ton prince charmant ? C'est touchant. En même temps, une pute et un psychopathe, vous auriez pu trouvez plus original. Tu savais que ton mec se prenait pour un demi-Dieu, ayant droit de vie et de mort sur nous, simple mortels ? Et qu'il avait des tendances suicidaire aussi. Enfin on s'en fout, j'espère ne pas surprendre un 'Albinos-dans-pouffette' je crois que ça me choquerais pour de bon. "

Sadie lui adressa un clin d'oeil puis tourna les talons. Elle avança de quelques mètres avant de se retourner.

"Ah, au fait ; Ma puce, si tu relève la main sur moi, ton chaud-lapin de laboratoire te retrouvera en pièces. Pigé ?"

"Tu peux toujours courir, il arrivera un moment où je te coincerai et que tu n'auras plus d'échappatoire, sale petite pute." souffa-t-elle.

Carmen était blessée au plus profond d'elle même, mais cette garce s'amusait à la faire souffrir. Jésus-Judas était l'un des seuls qui lui restaient, et elle n'allait pas s'aventurer à le perdre. Manifestement, cette fille était une menace pour eux alors elle allait devoir trouver quelque chose.

"Tes menaces ne prendront pas forme. Tu n'es pas assez mauvaise. Tu fais croire à tout le monde que tu es fière d'avoir tué ta droguée de mère, mais en réalité, tu ne l'assumes pas du tout, alors remballes tes vipères, mon chou."

Ces paroles laissèrent place à un rire cruel et dur comme de la pierre. Une lueur de démence pétillait dans les yeux de Carmen, et les traits de son visage s'étaient durcis à tel point qu'elle ne ressemblait plus du tout à la Carmen qu'ils avaient pu connaître. Elle sortit son paquet de clopes, caché dans sa poche de gilet et en tira une cigarette, et un briquet, passé dedans. Elle l'alluma et tira une bouffée de tabac, et recracha la fumée par le née en plein dans la face de la blondasse. Elle porta le briquet juste à côté des cheveux de la fille et le retira aussitôt.

"Ne joues pas avec le feu, amour."

Carmen étouffa une exclamation quand l'espèce de tarée lui posa le bout de la cigarette sur le bras, laissant une marque rouge comme le fer qu'on vient de battre. Elle la regarda, cette masochiste, s'infliger le même traitement, ne pouvant retenir une expression assez stupéfaite. Cette fille était vraiment dératée, et, sous la carapace butée de Carmen, ça lui plaisait. Elle prit la clope de la fille du bout des doigts, tira dessus, et lui souffla la fumée en pleine figure. Carmen eut comme un sourire, et elle dit à la blondasse :

"Bon, je pense qu'on peut s'arrêter là, sinon on en viendrait à s'étriper. Dans un centre de délinquants, c'est pas tellement ce qu'il faudrait qu'on fasse, puisqu'on est sensés se réinsérer dans la société..."

Elle s'arrêta là. Elle enleva sa veste de jogging et s'assit par terre. Regardant dans les yeux la tarée toujours restée debout, elle sortit son propre paquet de cigarettes et en alluma une. Elle tira une bouffée et sourit.

Carmen rit à la première remarque de Sadie. C'était juste histoire de la taquiner, Carmen ne fumait que rarement, et là, elle en profitait un peu... beaucoup. Elle rejeta ses boucles noires en arrière (Loréliane), car celles-ci lui tombaient devant les yeux, et ce n'était guère agréable pour elle. Puis Carmen entendit Sadie dire de son amoureux que, si il l'agressait encore, il se retrouverait certainement à l'hôpital, voire pire. Carmen hocha la tête et dit :

"Ce sont vos histoires, tu sais. Mais je tâcherai d'être impartiale là-dessus (xD)..."

La jeune fille tira sur sa cigarette, leva la tête et fit des ronds avec la fumée. Des années d'essais pour un passe-temps assez débile. Pas glorieux, pourrait-on songer. C'est ce qu'elle pensait aussi, ne vous inquiétez pas. Carmen regarda le poignet où la blonde avait laissé sa marque. La brûlure était encore rouge, il allait falloir soigner tout ça. Mais peu importe. Elle remarqua le tatouage sur la cheville de Sadie :

"Jolie fée, miss. Pourquoi une fée au fait?"

[Moi je saiiiiiis xD]

La jeune fille hocha la tête en souriant pour l'histoire avec son mec, en se disant qu'après tout, cet imbécile privé de ses joujoux n'étais qu'un gros lapin hystérique qu'il serait très simple de faire souffrire. Surtout avec sa copine dans le jeu...
Sadie caressa du bout de ses doigts fins son tatouage. Il représentait une fée en effet, nue, assise les jambes pliées sous ses fesses, les mains sur le visage. Ses ailes semblaient abîmées et ses cheveux lâchés tombaient en cascade sur ses épaules. La jeune droguée, sans s'arrêter de caresser le petit dessin qui ornait sa cheville, leva les yeux vers Carmen, qui la complimentait dessus.

"C'est un pote qui me l'a fait. Les fées sont libres et joyeuses. Celle-la c'est le contraire ; elle est triste et ne peut pas bouger. Personne sait pourquoi elle est triste, et d'ailleurs tout le monde s'en fiche vu que c'est une image."

Sadie fit une pause, en tirant sur sa cigarette. Elle regarda le fumée bleue qui s'échappait de son filtre. Puis celle grise qui sortait de son nez et sa bouche. Puis elle poursuivit.

"Mais moi je le sais."

Consciente qu'elle venait de passer pour une schizophrène de stade avancé, la jeune junkie eut un sourire mutin. Elle faisait un peu peur. Ses grands yeux barrés de cernes, sa peau blafarde, ses vêtements larges...

*Tu ressembles à une Junkie poupée. C'est tout.*

Carmen écouta avec attention le petit speech' de la blondasse qui fumait comme un pompier alors qu'elle prenait le temps de savourer sa cigarette, même si elle avait laissé l'autre tomber (le choc des émotions, vous comprenez...). Elle fixait la cheville de la jeune fille, se fichant de ce qu'elle pensait qu'elle pensait (très clair je sais, mais nous sommes le matin s'il vous plaît). Sadie laissa échapper une remarque qui attira l'attention de Carmen, qui rêvait, comme d'habitude. Elle lui dit :

"Tu sais?... Alors pourquoi?"

Elle esquissa un petit sourire énigmatique, et était très curieuse de connaître la réponse de Sadie, bien qu'elle doutait que celle-ci allait la lui donner. Elle frotta ses yeux bleus, irrités par la fatigue et décida d'attendre la réponse de Sadie avant d'aller se reposer, parce qu'elle en avait vraiment besoin. Le temps au dehors n'était pas au jeu et elle n'avait pas beaucoup dormi ces derniers temps.

[Désolée pour le retard ne me fouettez pas s'il vous plaît!!!]